- NUCLÉAIRE (INDUSTRIE)
- NUCLÉAIRE (INDUSTRIE)L’UTILISATION de réactions nucléaires pour produire de l’énergie a débuté il y a cinquante ans. Dix ans plus tard, la production d’énergie nucléaire atteignait l’échelle industrielle. Actuellement, dans le monde, 431 réacteurs nucléaires, représentant une puissance installée de 341 gigawatts électriques (GWe), produisent annuellement une énergie électrique de 2 100 térawattheures (TWh), soit 17 p. 100 de la production mondiale. En France, le parc électronucléaire de 57 réacteurs, correspondant à 59 GWe installés, a fourni, en 1993, 78 p. 100 de la production électrique nationale, soit 340 TWh.L’énergie nucléaire s’est développée après la Seconde Guerre mondiale dans une période d’effort collectif soutenu, avec pour toile de fond la crainte d’une pénurie d’énergie. Aujourd’hui, le décor a changé. Les réserves identifiées d’énergie fossile (charbon, gaz, pétrole) sont loin d’être épuisées; le charbon, en particulier, pourrait satisfaire la demande pendant deux cents à trois cents ans. Les choix énergétiques nationaux ne sont plus guidés seulement par la possession immédiate de ressources énergétiques, mais aussi par leur économie, l’indépendance stratégique permise, la balance des paiements et par les répercussions sur l’environnement de leur utilisation; ainsi, les rejets non contrôlés de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, dus à la combustion du charbon, sont-ils de moins en moins tolérés. La demande énergétique stagne dans le monde occidental, mais progresse fortement dans les pays du Sud-Est asiatique. La zone géographique de développement de l’énergie nucléaire se déplace tout en montrant sur le plan mondial une expansion continue.La France, pour sa part, ne disposant pas de ressources fossiles abondantes, s’est tournée naturellement vers l’énergie nucléaire pour laquelle elle possède des atouts: un outil industriel de haute qualité pour chaque élément du processus industriel (chaudière, turbine, alternateur); un exploitant de centrales, producteur d’électricité, E.D.F. dont les structures permettent l’élaboration d’une politique industrielle adaptée et suivie (et d’une recherche appliquée de haute performance), d’une exploitation et d’une maintenance rigoureuses; un constructeur Framatome avec un produit, le réacteur à eau sous pression (R.E.P.); un parc de mines d’uranium, avec environ cinq années de consommation en réserve sur le seul territoire national, et un ensemble d’installations et de capacités de production pour le cycle du combustible (le plus développé au monde) gérés par la Cogema; enfin, un organisme de recherche-développement, le Commissariat à l’énergie atomique (C.E.A.), doté de moyens puissants et d’équipes compétentes.Cette situation est le résultat d’une action volontariste, cohérente, qui a conduit la France à acquérir l’essentiel de la maturité technique de la filière nucléaire. Cette maturité se traduit par la maîtrise des différents maillons du cycle de combustible (enrichissement, fabrication, retraitement) ainsi que de la production d’énergie dans les centrales, dans des conditions économiquement rentables et techniquement sûres, aboutissement d’un processus historique. Certains pays occidentaux industriellement développés ont également acquis une telle maturité. Cinquante ans d’activité ont permis la mise au point et la mise en œuvre de la majeure partie des modalités d’utilisation de l’énergie nucléaire; celles-ci ont été définies en premier lieu pour assurer aux travailleurs et aux populations environnantes concernés des conditions satisfaisantes de sécurité sur le plan sanitaire grâce à des exigences rigoureuses de sûreté pour la conception, l’exploitation et la maintenance des installations nucléaires.
Encyclopédie Universelle. 2012.